Salon de l’agriculture, dans 50 ans

 

Texte paru en feuilleton sur le site Economie-matin www.economiematin.fr 

Le Salon de l’agriculture va fêter ses 50 ans cette année. C’est l’occasion d’observer les bouleversements considérables de notre agriculture et de notre alimentation depuis les années 60, afin d’imaginer ce qui pourrait se passer d’ici le centenaire, en 2O63 !

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Un mot d’ordre cette année : pas de cheval roumain dans mes vaches salers !

Que mangera-t-on dans 50 ans ?

Notre assiette est très différente de celle des années d’après-guerre : en particulier nous mangeons deux fois plus de viande (85 kilos par an et par habitant), deux fois plus de lait (90 kilos), plus de fruits, mais moins de légumes (total identique 109 kilos), six fois moins de pommes de terre (18 kilos par femme, 25 par homme, contre… 153 kilos en 1950 !), trois fois moins de pain (42 kilos contre 121 en 1950), et toujours trop de sel (3 kilos) et de sucre (40 kilos).

C’est dire si ce serait bien ingénu de penser que dans 50 ans on mangera pareil qu’aujourd’hui ! Notre alimentation va évoluer fortement, en fonction de deux facteurs : la Nature et la Culture.

La Nature tout d’abord, qui va en particulier réguler le marché des produits animaux : des centaines de millions de personnes y accèdent progressivement, en particulier les ouvriers chinois se mettent à la viande (on est passé dans ce pays de 18 à 60 kilos de viande depuis les années 80, pour 1,3 milliards de personnes !), et les employés indiens se mettent au lait (185 millions de bovins là-bas contre 19 en France). Heureusement les chinois ne digèrent pas bien le lait, et les indiens, qui croient à la réincarnation, ne mangent pas de viande. Mais la compétition mondiale pour les ressources végétales ne peut que s’exacerber. Car en effet, comme on aime manger des animaux à sang chaud, leur productivité est très mauvaise : une bonne partie de ce qu’ils absorbent leur sert à se chauffer et non pas à produire de la viande. Il faut de l’ordre de 4 kilos de végétaux pour produire un kilo de poulet, 6 pour le porc et 11 pour le bœuf. Au total près de la moitié des céréales produites dans le monde ne sont plus consommées par les 7 milliards d’hommes, mais par les 20 milliards de bestiaux qu’ils élèvent, et les trois quart du soja !

Donc, dans 50 ans, on va probablement produire davantage de viande et de lait sur la planète, mais… nettement moins en France ! Et déjà pour commencer, compte tenu des difficultés croissantes de l’accès aux ressources de la planète, on n’élèvera que les animaux qu’on pourra nourrir avec des végétaux français, céréales et protéines. Or actuellement nos protéines proviennent majoritairement du soja d’Amérique du Sud, lequel occupe là-bas 20 millions d’hectares pour l’élevage européen ; à terme la production de ces hectares ira probablement plutôt en Chine, ou sera transformée directement sur place.

Des constatations peu encourageantes pour les éleveurs français, dont la crise ne fait donc que commencer ! Oui, mais arrêtons-nous sur un autre chiffre : la consommation de vin, qui était encore de 141 litres par français en 1950, n’est plus que de 45 litres. Plus de trois fois moins. Est-ce à dire que les vignerons français ont disparu ? Non, malgré les difficultés (on se souvient des nombreuses émeutes dans le Languedoc), ils se sont adaptés, en nous disant en quelque sorte « t’en veux moins, alors ce sera que du bon, que du cher », et ils sont toujours là ! la destinée des éleveurs français est donc de faire pareil : « ah, vous ne voulez manger de la viande que 4 ou 5 fois par semaine, alors ce sera que du bon, que du cher ! ».

La culture se mêlera également de cette affaire de choix de nourriture. Le fait d’ingérer une tonne d’aliments solides et liquides par an à travers notre bouche n’est absolument pas anodin : nous sommes (au sens physique) ce que nous mangeons et nos sociétés se définissent largement pas leurs choix alimentaires. Or nous sommes quand même un peu inconsistants : par oral, à nous en croire, c’est assez simple, nous voulons de la « bonne » nourriture, triplement labellisée bio, locale et équitable (en en plus goûteuse, sûre, traçable, hallal, casher, naturelle, énergétique, belle, abordable, simple, pratique, rapide, diététique, équilibrée, variée, traditionnelle, moderne, exotique, etc.) ! Mais, arrivés au supermarché, nous voulons d’abord du pas cher et du vite fait ; vive le surgelé, les plats tous faits et les barres chocolatées, et à moi les quatre barquettes pour le prix de trois !

Du coup l’agro-industrie et la grande distribution nous servent évidemment du « pas cher vite fait », et ça marche, ils en vivent assez bien, et en rajoutent avec force publicités agressives. Mais ils gagneraient également à faire attention aux valeurs montantes ; d’accord en matière de bio, nous sommes, comme dans d’autres domaines, « croyants mais pas pratiquants » et, malgré une croissance notable de ces produits, nous ne mangeons actuellement que 3 % de bio ! De même le local, ça nous fait plaisir de temps en temps, mais ne représente en fait qu’une toute petite partie de notre assiette. Et ne parlons pas du commerce «équitable, qui, lui, n’arrive même pas à 1 % de nos dépenses alimentaires, malgré notre sympathie affichée pour le bon Max Havelaar.

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Mais on aurait tort de mépriser ces formes de consommation actuellement économiquement marginales, car si elles représentent peu du point de vue économique, elles ont gagné la bataille culturelle, et alimentent en fait 70 % de nos conversations. Le bio, le local et l’équitable (plus le hallal), ça sert surtout à nous faire réfléchir sur le sens de notre alimentation, dans une société à la dérive. Alors, quand à trop vouloir faire « pas cher vite fait » on oublie ce puissant mouvement culturel, on se « ramasse » à la première crise car les citoyens ne nous la pardonnent pas. Il est fort à parier que les salariés de Spanghero auront beaucoup de mal à trouver des solidarités pour sauver leurs emplois…

En 2060, ces « valeurs émergentes » auront évidemment fait beaucoup de chemin, en particulier à l’occasion des multiples crises alimentaires qui auront surgi entre temps. Au salon 2063, le bio, le local, l’équitable et les diverses prescriptions religieuses ou para religieuses sur la nourriture auront certainement gagné de nombreuses parts de marché, ainsi que tout ce qui touchera à l’alimentation-santé.

Combien dépensera-t-on pour manger dans 50 ans ?

En 1960, lorsqu’on recevait son salaire, on en consacrait le quart pour manger et un dixième pour se loger. Aujourd’hui le rapport s’est inversé, alors même qu’on mange de la viande tous les jours et qu’on gâche énormément de nourriture : 12 % pour manger et 20 % pour se loger ! Les efforts de productivité effectués par les secteurs agricoles, alimentaires et de la grande distribution ont été beaucoup plus importants que ceux réalisés dans le bâtiment. En ces temps d’après-guerre, un ouvrier au smic devait travailler 4 h 24 pour se payer un kilo de poulet, et aujourd’hui seulement 13 minutes ! Alors que lors du premier salon de l’agriculture on n’était pas si loin de la promesse d’Henri IV pour les ouvriers (« La poule au pot le dimanche »), maintenant nous rentrons dans l’ère de l’obésité (déjà 8 % des françaises et 10 % des français). On va même bientôt dépenser davantage pour ses loisirs que pour se nourrir, et effectivement nombre de jeunes économisent sur leur dîner pour se payer un téléphone portable dernier cri…

De plus, ce chiffre est à apprécier en prenant en compte que notre nourriture est de plus en plus complexe. Quand on achète une baguette de pain, on achète de la main-d’œuvre, de l’énergie, des machines, du transport, du loyer, des impôts, et, accessoirement, à peine 5 % de blé ! D’après le rapport Chalmin de novembre 2012, sur 100 € de dépenses alimentaires, à peine 8 % va au secteur agricole ! Les « vrais » chiffres sont un peu au-dessus, car nous ne payons qu’une partie de notre nourriture à la caissière du supermarché, et une autre partie, sous forme d’impôts, au percepteur. Ce dernier abonde le budget de l’Europe, qui à son tour fait un chèque aux agriculteurs, pour qu’ils continuent à livrer leur récolte à la coopérative en dessous de leurs coûts de production. Ce qu’on appelle à tort « politique agricole commune » devrait en fait s’appeler « politique industrielle commune », puisqu’il s’agit bien en dernière instance de limiter le niveau du smic en assurant que ses détenteurs puissent au moins se nourrir bon marché…

 

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Alors, combien dépensera-t-on en 2060, et combien relèvera réellement des exposants du Salon de l’agriculture ? Faisons le pari que les chiffres actuels resteront relativement stables : autour d’un dixième de salaire pour se nourrir, et autour du dixième de cette dépense pour le secteur agricole. Donc de l’ordre de 1 % de nos salaires pour les exposants du Salon ! Il faudra bien qu’ils fassent avec, et donc qu’ils trouvent, année après année, une cote mal taillée entre nos aspirations à manger par cher, et celles de bien manger… Continueront donc à coexister un marché de masse, industrialisé, mondialisé, standardisé, adapté au jeudi soir après le boulot, et plein de marchés de niches, bio, locaux, équitables, etc. pour le dimanche midi quand on recevra des amis !

Comment cultivera-t-on dans 50 ans ?

Les « productivistes » des Salons de l’agriculture avaient raison : ils ont réussi le tour de force de produire énormément de nourriture pour nous nourrir pas cher : depuis le premier Salon de l’agriculture, les rendements ont triplé en France : en matière de blé on est passé de 25 à 80 quintaux à l’hectare, et en matière de lait de 2 500 à 8 000 litres de lait annuels par vache. Les vaches héroïnes du salon 2013 n’ont qu’un lointain rapport avec celles du salon 1963 !

Oui, mais cette politique de la « révolution verte » : prélever toujours plus de ressources de la planète pour produire toujours plus de nourriture, arrive à bout de souffle. Les rendements mondiaux des céréales n’augmentent plus aussi vite qu’avant, ni aussi vite que la demande ; nous devons maintenant faire face aux conséquences de nos inconséquences : réchauffement de la planète, baisse de la biodiversité, érosion et appauvrissement des terres, pollutions diverses, etc. Mais surtout, finalement les « écologistes » avaient raison, nous touchons vraiment aux limites de la planète, et, forcément, ce sont les agriculteurs qui s’en aperçoivent parmi les premiers puisque ce sont eux qui occupent le plus de surface sur la planète. On ne peut tout simplement pas espérer utiliser toujours plus de terre, d’eau, d’énergie, de chimie et de mécanique comme on le fait depuis 50 ans ; pour les 50 prochaines années, ce sera moins ! Moins de terres, d’eau, d’énergie, de chimie et de tracteurs ! En particulier on aura le plus grand mal à obtenir des engrais, azotés car ils sont faits avec du gaz, et phosphatés car les mines vont s’épuiser ! Et l’acceptabilité sociale du recours à des produits chimiques (engrais, insecticides, herbicides et fongicides) sera de plus en plus problématique.

Deux voies s’ouvrent donc aux exposants du Salon.

Tout d’abord les OGM, ou l’art de poursuivre sans sourciller la révolution verte en intégrant directement dans les gènes des plantes les fonctionnalités qu’auparavant on confiait à la chimie. Solution massive à l’échelle mondiale puisque, bien qu’on soit au tout début de cette histoire avec « seulement » deux OGM pas terribles (quelques plantes « naturellement insecticides » et d’autres « naturellement résistantes à un herbicide total »), les champs concernés recouvrent déjà 160 millions d’hectares, soit déjà 8 fois la superficie agricole de la France, un champ sur dix cultivé dans le monde et concernent 17 millions d’agriculteurs, plus qu’il y en a dans l’Europe des 27. Que sera-ce en 2063, quand il y aura probablement sur le marché plusieurs centaines d’OGM ? Nous auront-ils sauvé la mise ou au contraire précipité dans des problèmes inextricables ? Mais, le plus probable est qu’ils ne concerneront pas l’Europe, au moins dans un premier temps, puisque sur notre continent les anti-OGM semblent pour le moment avoir gagné la bataille des idées.

Les exposants du salon parisien de l’agriculture devront donc, pour s’adapter sans OGM à une planète aux ressources fossiles déclinantes, refaire de l’agronomie. Les nouvelles frontières à explorer seront celles de l’agroécologie ou de l’agriculture écologiquement intensive, par exemple :

·     Moins de labours, ou plus du tout, pour laisser nos champs couverts 365 jours par an, aptes à capter les rayons du soleil pour fixer du carbone et de l’azote été comme hiver, et laisser la vie du sol s’organiser : vers de terre, champignons, bactéries, etc. Il est urgent de transformer les anciens laboureurs en éleveurs de vers de terre post-modernes !

·     Davantage de mélanges des plantes qui s’aident mutuellement à pousser : avec racines superficielles et racines profondes, fixatrices et consommatrices d’azote (légumineuses et céréales), repousseuses des insectes qui attaquent leurs voisines, etc.

·     Agroforesterie, pour aller chercher les éléments nutritifs à 5 m de profondeur (ce que font les arbres) et ne plus se contenter des 50 cm du maïs, avec de judicieuses combinaisons d’espèces gagnant-gagnant. Les cultures céréalières seront en quelque sorte suspendues sur un tapis de racines profondes d’arbres adaptées, et on n’élèvera plus les animaux que sous des arbres.

 

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Agroforesterie dans le Gers

·     Multiplication des haies, corridors naturels et autres habitats des auxiliaires de cultures, oiseaux, chauve-souris, insectes, petits mammifères, etc., ou pour attirer les insectes prédateurs hors des champs. Et pour fournir du bois-énergie.

·     Sans oublier les promesses du bio mimétisme ; par exemple, on verra probablement à terme au milieu des champs des boitiers émetteurs de molécules olfactives répulsives envers les insectes prédateurs ou génératrices d’auto défense des plantes…

Il est donc à parier que nos paysages ruraux, qui ont beaucoup évolué depuis 50 ans, vont de nouveau être transformés d’ici 2060 : un réseau très dense de haies, des champs couverts 365 jours par an avec des mélanges de plantes, à nouveau des animaux d’élevage dans toutes les régions de France, etc. Le salon 2063 sera « agroécologique et écologiquement intensif » ou ne sera plus ! La seule question en la matière est celle du rythme de transformation : va-t-on anticiper les catastrophes, ou bien va-t-on les attendre pour réagir ? Et celle des acteurs de cette nouvelle révolution agricole : ceux de la précédente (coopératives, syndicats, Chambres, etc., et, en fondement idéologique, la jeunesse agricole chrétienne), ou bien seront-ce de nouvelles organisations qui verront le jour, des start-up, de nouveaux réseaux, comme on l’a vu depuis quelques décennies dans la révolution informatique et Internet, qui n’a pas été faite, loin s’en fait, par IBM qu’on croyait pourtant maitre du monde et invincible dans les années 60 ?

A propos BrunoParmentier

Bruno Parmentier : Consultant et conférencier sur les questions d’agriculture, alimentation, faim dans le monde et développement durable. Président ou administrateur d’ONG et de fondations. J'ai dirigé de 2002 à 2011 le Groupe ESA (École supérieure d'agricultures d'Angers). Ingénieur des mines et économiste, j'avais auparavant consacré l'essentiel de mon activité à la presse et à l'édition. J'ai eu ainsi l'occasion de découvrir à l'âge mûr et depuis un poste d'observation privilégié les enjeux de l'agriculture et de l'alimentation, en France et dans le monde. Il en est sorti quatre livres de synthèse, un sur l'agriculture, l'alimentation, la faim et le réchauffement climatique. Des livres un peu décalés, qui veulent « sortir le nez du guidon » pour aller aux enjeux essentiels, et volontairement écrits avec des mots simples, non techniques, pour être lisibles par des « honnêtes citoyens ». Ce blog prolonge ces travaux et cette volonté d'échange. Il est également illustré par une chaine YouTube http://nourrir-manger.com/video
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2 réponses à Salon de l’agriculture, dans 50 ans

  1. Bonjour M. Parmentier, je viens de découvrir votre blog suite à la parution de votre interview dans le ELLE de cette semaine.
    Je rejoins entièrement vos conclusions, et tout particulièrement à la lecture de ce bille sur le futur Salon de l’Agriculture en 2060, quant à la dichotomie qui s’opère dans notre société entre la façade du « manger » dont rêvent nos concitoyens, et le biais du « se nourrir » dont ils usent continuellement.
    Comme vous le soulignez on ne peut pas avoir envie de manger sain, bio, local, équitable et frais tout en se contentant d’un paquet de lasagnes surgelées à 2 euros sous prétexte qu’il n’y a plus le temps que pour cela.
    Mais c’est là où j’ai fait le pari, en créant la société Mistral Cooking ( et d’autres en même temps que moi, ce qui souligne à mes yeux la tendance émergente de nouveaux modèles de business) de ne plus rendre ce désir et ce besoin irréconciliable, de proposer un service qui prenne en compte les nécessités de ce temps 2.0 où nous évoluons en hommes et femmes pressés et travailleurs sans pourtant faire une croix sur l’alimentation comme élément central de notre vie, celle qui nous permet de survivre d’abord mais surtout de mieux vivre (et plus longtemps!) si on lui redonne la place qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’occuper.
    Mais cela passe forcément par une éducation des mentalités, une acceptation de faire un sacrifice minimum (à savoir de s’organiser quelque temps à l’avance, de vouloir cesser d’être dans l’immédiateté absolue) pour un bénéfice maximum en retrouvant enfin le sens du bien manger…
    Et il est vrai que cette évolution est plus longue à se faire que ce que je n’aurais pensé de prime d’abord…

    Mais je ne désespère pas : le fait que ces scandales alimentaires éclatent en chaîne prouve à mon sens que ces nouveaux modes de consommation arrivent bientôt à l’éclosion… et j’espère que tout coeur que cela va hâter enfin la révolution alimentaire que j’appelle de mes voeux depuis un certain temps.
    Elle est inéluctable. Elle sera salutaire. Mais comme toutes les révolutions avant elle, il y aura forcément un prix à payer. Espérons que nos concitoyens comprennent rapidement qu’il n’y a que le premier pas qui coûte, si on le fait au bon moment.
    En tout cas nous, nous sommes prêts.
    Merci encore pour votre travail, il a été très intéressant de lire vos analyses via ce blog.
    Cordialement,

    Audrey Chevalier

  2. Bruno Parmentier dit :

    Bravo pour votre initiative Mistral cooking http://www.mistralcooking.fr à qui je souhaite un plein succès ! Vous me semblez bien dans l’air du temps et je vous souhaite de trouver suffisamment de clientèle !

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