Consommation de viande et climat : un basculement culturel est indispensable

Si nous espérons gagner notre bataille contre le réchauffement climatique, il va nous falloir changer certaines de nos habitudes. Parmi lesquelles, nos habitudes alimentaires. De récents travaux montrent qu’en consommant moins de viande nous pourrions non seulement limiter une partie de nos émissions de gaz à effet de serre mais aussi en compenser d’autres par la régénération des écosystèmes. Toutefois, les choses ne sont pas aussi simples…

Si nous pouvions imposer aux Français de ne plus consommer que 50 kilos de viande par an, cela aurait un effet énorme sur les émissions de gaz à effet de serre ! Mais c’est évidemment impossible !

Interview dans Futura-Sciences du 8 sept 20

https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/rechauffement-climatique-consommation-viande-climat-basculement-culturel-indispensable-selon-bruno-parmentier-82853/

A propos BrunoParmentier

Bruno Parmentier : Consultant et conférencier sur les questions d’agriculture, alimentation, faim dans le monde et développement durable. Président ou administrateur d’ONG et de fondations. J'ai dirigé de 2002 à 2011 le Groupe ESA (École supérieure d'agricultures d'Angers). Ingénieur des mines et économiste, j'avais auparavant consacré l'essentiel de mon activité à la presse et à l'édition. J'ai eu ainsi l'occasion de découvrir à l'âge mûr et depuis un poste d'observation privilégié les enjeux de l'agriculture et de l'alimentation, en France et dans le monde. Il en est sorti quatre livres de synthèse, un sur l'agriculture, l'alimentation, la faim et le réchauffement climatique. Des livres un peu décalés, qui veulent « sortir le nez du guidon » pour aller aux enjeux essentiels, et volontairement écrits avec des mots simples, non techniques, pour être lisibles par des « honnêtes citoyens ». Ce blog prolonge ces travaux et cette volonté d'échange. Il est également illustré par une chaine YouTube http://nourrir-manger.com/video
Ce contenu a été publié dans Actu FAIM, Actu MANGER, Actualités, avec comme mot(s)-clé(s) , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

3 réponses à Consommation de viande et climat : un basculement culturel est indispensable

  1. Cédric Cabrol dit :

    Bonjour,
    Certes les vaches émettent du méthane, mais avez vous vu ce quelles permettent de faire chez Gabe Brown? Cet américain met en oeuvre la technique du mob-grazing. Dans ce cadre les herbivore sont déplacés des qu\’ils ont consommés la moitié seulement de la plante. Cette limite est celle nécessaire à la conservation d\’un système racinaire qui restera 100% actif après le passage des animaux. Ceci aura pour résultat, l\’injection d’exsudat sucré sur toute la hauteur de la racine et le stockage de carbone dans le sol. Et pas qu\’un peu ! La ou l\’agriculture de régénération des sols arrive à 0.3 0.4%/ans sur les premiers centimètres, la on arrive à 2%/an sur plusieurs dizaines de centimètres. Aujourd\’hui son sol renferme 90t de carbone à l\’hectare versus 10 à 30.Quel est le bilan carbone de cette pratique?Quel sera celui de la viande produite dans ce contexte?Si l\’on calcule je pense que l\’on a affaire a deux impacts différents voire opposé. Il conviendra d’intégrer dans le bilan les niveaux de fertilité (N,P,K) auto généré par la pratique et les niveaux d\’absorption et la stockage d\’eau atteinte.
    Je n’ai pas fait de recherche à ce sujet mais les émission de méthanes ne pourront elles pas varier en fonction du micro-biote du ruminant et de son éventuelle altération par des antibiotiques?
    Merci pour votre lecture.

    • BrunoParmentier dit :

      Bonjour,
      Toutes les formes d’agriculture de conservation des sols sont à étudier et développer, en agriculture comme en élevage. je ne connaissais pas ce Gabe Brown, mais ce qu’il fait a l’air très intéressant !
      Un préalable est bien sûr d’élever les ruminants à l’herbe et d’éviter de les transformer en granivores !
      Et on a encore beaucoup à apprendre sur les systèmes herbagers, leur composition et leur gestion. Dans tous les cas, partager ses prairies pour concentrer le troupeau sur une micro parcelle un ou quelques jours et en changer régulièrement pour laisser les parcelles se régénérer entre deux passages (pâturage tournant dynamique) semble produire de très bons résultats.
      Et oui, il semble que l’alimentation du bovin influe sur la quantité de méthane qu’il expulse, c’est certainement une voie de progression.
      Il reste qu’une baisse importante de la consommation de viande dans les pays riches, pour faire un peu de place aux classes moyennes émergentes des pays pauvres et diminuer l’explosion à venir de l’élevage mondial est prudent ! Tout le problème est se savoir comment y arriver dans des pays démocratiques !

      • cedric cabrol dit :

        Bonjour,
        Merci d’avoir jeté un œil sur ce que fait Gabe Brown, il est un des pionniers et le fer de lance du mouvement concept.
        La question que je me pose est de savoir combien d’herbivore nous devons conserver pour pouvoir mener à bien une fixation massive du carbone à l’échelle mondiale?
        D’après mes premiers calculs, nous n’aurions plus de problèmes de carbone au niveau mondial.
        Si la question vous intéressait, nous pourrions peut être en discuter.
        Pour l’instant, je bouge des moutons et des vaches sur ma parcelle d’agroforesterie apicole pour consommer un couvert d’été. Nous avons fait de même au printemps.
        A l’automne dernier, nous étions à 5% de MO et 140 Unités d’azote auto générée de quoi faire un sorgho de 2 mètres sans une goutte d’eau.
        Gabe Brown est lui à 320 Unités d’azotes, 1000 de K+, 1000 de P et ce sans aucuns intrants depuis une décennie.
        Cordialement
        Cedric

Répondre à BrunoParmentier Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.