Baisse historique de la bio : d’autres idées émergent sur la nourriture

Après 20 années de croissance forte, le chiffre d’affaires de la bio en France a chuté de 3 % en 2021. En particulier pour certains produits frais : lait frais, crèmes et fromages, fruits et légumes, beurre. Quand on diminue la fréquences des courses, la part des produits frais, très importante dans la bio, diminue.

S’agit-il d’un simple accident de parcours, dû au stress de l’augmentation du coût de la vie et aux incertitudes de la crise Covid qui se prolonge, ou du début d’un changement notable dans nos idées dominantes sur notre alimentation ?

La croissance infinie n’existe pas

La tentation est fréquente, avec une certaine paresse intellectuelle, de prolonger les courbes de croissance indéfiniment. Le succès va au succès, de plus en plus de gens se mettent à suivre les pionniers et les nouveaux convertis sont à leur tour saisis par leur enthousiasme. Et quand, pour des raisons idéologiques, on veut y croire, on accentue encore le trait car il conforte et justifie ses positions de départ.

C’est ainsi que certains ont cru pouvoir affirmer, dans le feu de campagnes électorales, qu’à terme il faudra atteindre 80 % de parts de marché pour l’alimentation bio ! Et que du coup il convenait de presser le mouvement en introduisant des obligations réglementaires (par exemple dans les cantines scolaires).

En fait, même si elles apparaissent linéaires et régulières au début, la majorité des courbes sont en cloche ! Après la croissance vient la stagnation, plus ou moins longue, qui se conclue souvent par la décroissance vers un nouvel équilibre « naturel ».

En 2021, la production de lait bio a augmenté de 12 %, alors que la consommation baissait ; résultat, on en a déclassé 30 %, et les revenus des producteurs ont fortement baissé, et les principaux collecteurs (Biolait, Lactalis, Sodiaal, Agrial), ont stoppé les conversions

On a vu par exemple que la consommation de viande et de lait ,qui n’avait cessé de progresser en France au XXe siècle, passant de 30 à 100 kilos par personne et par an, a commencé à décroître régulièrement (on en est à moins de 90 kilos de lait et autour de 80 de viande).

En l’espèce, il n’est pas très difficile de constater que tant la production que la consommation de bio rencontreront inéluctablement des limites. Tous les agriculteurs ne seront jamais bio, et les consommateurs ne se mettront jamais tous à la bio exclusive. Le bio est une affaire de niche, dont on a peine à déterminer exactement les contours, mais ce n’est pas pour ça que cette niche a vocation à devenir majoritaire !

Il n’y aura jamais qu’une minorité de consommateurs bio

Il y a une différence fondamentale entre le fait de manger quelquefois de la bio, et ne se nourrir que de bio. Ça n’est pas très difficile de passer majoritairement, suivant son histoire personnelle et des préoccupations, à l’œuf bio, au lait bio, aux légumes bio ou aux cosmétiques bio. Mais bannir tout ce qui n’est pas bio nécessite un investissement en temps, en préoccupation et en finances très important, hors de portée de la plupart de nos contemporains.

En gros, pour être 100 % bio, il vaut mieux être agriculteur, ou au moins rural, avoir des moyens financiers au dessus de la moyenne, et disposer de beaucoup de temps pour faire ses courses et cuisiner régulièrement (par exemple être à la retraite, ou avoir déjà élevé ses enfants). Ça ne peut tout simplement pas concerner l’ensemble de la population !

Et justement en 2022 les gens retournent au travail avec un stress accru dû au Covid, les fermetures de classes, le retour au télétravail, l’incertitude du lendemain, et l’augmentation rapide du coût de la vie. Beaucoup de soucis somme toute, et… le bio en fait un peu les frais !

Le bio est maintenant en concurrence avec de plus en plus d’autres injonctions

Çà devient de plus en plus compliqué de sauver la planète, avec autant d’injonctions contradictoires, et on est donc obligés de faire des choix, pas toujours au bénéfice du bio. Car les modes intellectuelles et écologiques changent rapidement. Citons quelques exemples de dilemmes :

Ces rayons bio vont-ils continuer à croître, ou bien arrive-t-on à un maximum ?
  • Viande bio, ou surtout bien-être animal ?
  • Moins de viande et meilleure viande, ou carrément végétarien ?
  • Bio français, ou importé ? (un tiers du bio consommé en France est importé). De quel pays ? Avec les mêmes exigences ? Combien de kilomètres ?
  • Fruits « ordinaires » en vrac, ou fruits bio sous emballages ?
  • Combien de gaz à effet de serre dans mon assiette, bio ou pas bio ?
  • Bio, ou local avant tout ?
  • Bio, ou équitable avant tout ?
  • Le bio des hypermarchés est-il vraiment du bio, ou faut-il réserver cela aux magasins spécialisés indépendants ?
  • Pain bio, pain complet, ou pain sans gluten ?
  • Lait bio, lait sans lactose, ou lait d’amande ?
  • Café bio, ou café équitable ?
  • D’abord bio, ou d’abord une bonne note au Nutriscore ou à Yuka (absence de résidus de pesticides, ou faible taux de gras, de sel et de sucre).
  • Bio, ou label rouge, ou AOC ?
  • Bio, ou casher ou hallal ?
  • Bio, ou seulement « garanti sans résidus » ?
La part de marché des marques engagées dans le Nutri-Score a dorénavant dépassé les 50% des volumes de ventes, et  plus de la moitié des consommateurs estiment avoir été impactés par ce logo dans leurs comportements d’achat.
En 5 ans d’existence, Yuka, lui, a séduit 25 millions d’utilisateurs dont 16,5 millions en France

En 5 ans d’existence, Yuka a séduit 25 millions d’utilisateurs dont 16,5 millions en France

On voit bien que, si on rajoute en plus le facteur prix, le bio est loin d’avoir le monopole du vertueux actuellement. En particulier il se trouve en concurrence avec les questions de santé (illustrées par le Nutriscore) ou de réchauffement de la planète, deux préoccupations qui prennent de plus en plus de place.

Dans « le » pays du fromage, comment choisir dorénavant : Local, Bio, AOC, artisanal, le moins cher, le moins gras et salé (avec un bon Nutriscore et une bonne note Yuka) ???

Notons par exemple que les épiceries vrac, les magasins de produits locaux ainsi que les sites web montent à leur tour en puissance. De même pour les produits qui, sans nécessairement être bios, répondent à des critères de qualité exigeants : labels rouges, AOC, IGP, ou encore produits « sans » (résidus de pesticides, nitrites…), de plus en plus plébiscités par les consommateurs, car souvent moins onéreux et répondant malgré tout à leurs exigences en matière de production locale et de respect de l’environnement ou de la santé.

Ce nouveau label regroupe 448 produits provenant de 5000 fermes familiales labellisées

D’où les tentatives de mise en place de « bio + » ou « bio augmenté ». Par exemple le label « Bio équitable en France », promu la Fédération nationale des agriculteurs biologiques (Fnab) avec le soutien de Carrefour et Naturalia. Il s’agit de garantir un produit répondant aussi aux exigences de local et d’impact social positif des consommateurs. L’avenir nous dira si ce sera une stratégie gagnante ou une nouvelle source de confusion pour les consommateurs…

Finalement, la baisse du bio ne vient-elle pas aussi de la fatigue et du désarroi du citoyen-consommateur ? De même que, comme chacun sait, au final tous les régimes font grossir, car les frustrations qu’ils provoquent mènent une jour ou l’autre à la boulimie, l’excès de zèle alimentaire ne finit-il pas, surtout en période d’augmentation du coût de la vie, par nous inciter à tout lâcher ?

Et donc cette baisse du chiffre d’affaires de la bio pourrait bien ne pas être qu’un incident de parcours ; on arrive peut-être à un plateau, ou au début d’une décroissance…

Il n’y aura jamais qu’une minorité d’agriculteurs bio

Mais la limite du bio existe également côté production. Se convertir au bio (admirons le choix du verbe !) nécessite de l’agriculteur un engagement extrêmement fort, bien éloigné de la simple opportunité économique (le marché se développe, ça va être rentable, je ne veux pas être le dernier à en profiter).

En fait c’est aller au devant d’une vraie prise de tête, et d’une vie beaucoup plus complexe et aléatoire. On va travailler davantage, avec plus de risques et d’incertitudes, chaque année va amener de nouveaux problèmes, et au final souvent on gagnera moins, malgré les subventions ! Et ce d’autant plus que les dites subventions ont une fâcheuse tendance à décroitre : elles sont relativement fortes et correctes dans les 3 années de « conversion », où on a déjà toutes les contraintes de la bio sans pouvoir bénéficier de ses prix (car le fameux label n’arrive qu’après 3 années jugées nécessaires pour nettoyer un minimum les terres des résidus de pesticides). Mais après on passe dans une situation plus banale où elles sont progressivement remises en cause au prétexte que le marché du bio doit s’autofinancer progressivement…

Bien entendu, au début on trouve des volontaires prêts à travailler davantage et à affronter les risques, car ils veulent sincèrement sauver la planète, et que ça se sache ! Dans un deuxième temps ils entrainent leurs amis, et le cercle s’élargit quand ça devient rentable. Mais il n’y a pas une seule profession au monde où l’on puisse trouver une majorité de gens qui veulent travailler plus et prendre davantage de risques, pour souvent gagner… moins ! Il y a forcement une limite : 10, 15, 20 %, mais certainement pas 80 % ! On en est déjà autour de 12 % d’agriculteurs bio en France (moins en volume car ils en général ils cultivent de plus petites surfaces), et donc on commence probablement à s’approcher de la limite !

D’autant plus que le mouvement n’est pas à sens unique : on observe aussi des agriculteurs qui finissent par se lasser des contraintes et incertitudes le la bio et qui reviennent à une agriculture chimique et plus mécanisée ! Et ce mouvement pourrait s’accentuer car les nouveaux convertis au bio sont moins fortement convaincus que leurs prédécesseurs, et que l’Europe ne veut plus soutenir indéfiniment la bio, préférant se concentrer sur les aides à la conversion.

Les aides bio ont en effet considérablement évolué depuis quelques années et, après la conversion, il n’y a presque plus de subvention pour compenser la difficulté de la culture bio. De plus, l’obtention du label est soumis au passage annuel d’une entreprise de contrôle qui coûte cher en comparaison des subventions obtenues.

Sans compter le fait que le label est souvent inadapté, car il traite de la même façon les céréales, les légumes, le cheptel, etc…

Si la demande reste soutenue et que la production ne suit pas, on peut évidemment compléter par de l’importation, mais justement ça va mal avec la vision du monde de la plupart des consommateurs de bio, qui aiment bien les circuits courts et se méfient de l’application réelle des normes dans d’autres pays…

Observons par exemple que les deux pays les plus « fanas bio » en Europe, la Suisse et l’Autriche, n’en sont qu’à 15 à 20 % de parts de marché. Ça laisse espérer une marge supplémentaire de progression en France, mais pas si grande que ça. De plus ce ne sont pas deux grands pays agricoles : ils produisent peu de céréales et n’ont pratiquement pas d’élevage intensif. La part des cultures maraîchères et de l’élevage extensif de montagne y est beaucoup plus importante, et c’est justement sur ce type de produits que la bio s’épanouit davantage !

Le tout bio ne marche pas

Les rares expériences d’imposition légale de passage systématique à la bio se sont rapidement soldées par un désastre économique, qui a obligé rapidement à un retour en arrière, fort coûteux économiquement et socialement.

La récolte du thé au Sri Lanka dépend beaucoup de l’utilisation des pesticides ; les supprimer du jour au lendemain a provoqué un désastre

C’est ainsi qu’en avril 2021, le président du Sri Lanka a annoncé que son pays passait immédiatement au bio, sans aucune préparation, et interdit toute importation de pesticides et d’engrais. Il espérait ainsi rééquilibrer sa balance des paiements très dégradée tout en soignant son image écologique. L’objectif  était d’éviter que le pays, déjà en grande difficulté, ne plonge dans une crise majeure. S’en est suivi un véritable désastre : la production de thé, principale culture d’exportation, a chuté de moitié, les paysans ont abandonné de vastes surfaces de cultures vivrières et la production de denrées de première nécessité a chuté drastiquement, dans une période où le pays n’avait plus de devises pour en acheter à l’étranger. Résultat, retour en arrière toute : au bout de 6 mois cette politique a due être purement et simplement abandonnée. Les Sri Lankais ont faim, l’agriculture locale a perdu une année, et le gouvernement le soutien de la majorité de la population !

Notons quand même que le Bhoutan et le Costa Rica se sont engagés également dans cette direction, mais moins violemment et avec, semble-t-il, davantage de succès (le Bhoutan vise maintenant l’échéance 2035 !). Mais retenons qu’il est impossible d’imposer la bio à tous.

Le sans labour devient indispensable, et sur ce sujet les bios sont désavantagés

Difficile de contrôler les mauvaises herbes à la fois sans labour et sans glyphosate…

Les agriculteurs bios se fixent essentiellement sur la question de l’abandon des engrais et des pesticides chimiques (sauf le sulfate de cuivre dont ils font un usage intensif !), par exemple sur l’interdiction emblématique du glyphosate. Or il apparaît maintenant que la très forte réduction du labour devient un objectif écologique majeur, tant en termes de biodiversité que de limitation du réchauffement de la planète… Et ce changement majeur de pratiques culturales est encore plus difficile si on s’interdit a priori tout plan B dans la période d’apprentissage et de conversion…

On peut néanmoins oser une comparaison : le bio est à l’agriculture ce que l’écriture en vers est à la littérature. Une pratique d’avant-garde, beaucoup plus exigeante, mais qui, pour minoritaire qu’elle soit, tire toute la profession vers le haut. Grâce aux poètes, les écrivains en prose sont amenés à être plus exigeants sur leurs textes. Grace aux agriculteurs bio, les autres agriculteurs peuvent être fortement incités à diminuer drastiquement leur usage des pesticides et engrais minéraux !

Au total, il n’est donc pas impossible qu’on assiste à une inflexion durable de la courbe de développement de la bio en France, tant au niveau de la production que de la consommation.

A propos BrunoParmentier

Bruno Parmentier : Consultant et conférencier sur les questions d’agriculture, alimentation, faim dans le monde et développement durable. Président ou administrateur d’ONG et de fondations. J'ai dirigé de 2002 à 2011 le Groupe ESA (École supérieure d'agricultures d'Angers). Ingénieur des mines et économiste, j'avais auparavant consacré l'essentiel de mon activité à la presse et à l'édition. J'ai eu ainsi l'occasion de découvrir à l'âge mûr et depuis un poste d'observation privilégié les enjeux de l'agriculture et de l'alimentation, en France et dans le monde. Il en est sorti quatre livres de synthèse, un sur l'agriculture, l'alimentation, la faim et le réchauffement climatique. Des livres un peu décalés, qui veulent « sortir le nez du guidon » pour aller aux enjeux essentiels, et volontairement écrits avec des mots simples, non techniques, pour être lisibles par des « honnêtes citoyens ». Ce blog prolonge ces travaux et cette volonté d'échange. Il est également illustré par une chaine YouTube http://nourrir-manger.com/video
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12 réponses à Baisse historique de la bio : d’autres idées émergent sur la nourriture

  1. JC Bureau dit :

    Quelques ajouts:
    – Il semble que pour les consommateurs, le bio soit très concurrencé par le « local » qui devient une préoccupation majeure après le traumatisme des masques anti covid produits uniquement en Chine.
    – Dans les supermarchés, l’offre bio qui s’offre au consommateur est presque exclusivement d’origine espagnole pour les fruit et légumes. Pas vraiment associée à une image vertueuse. N’explique pas la désaffection pour le lait cependant.
    – L’Etat français en promouvant des labels très discutables ( HVE, bas carbone) sur un plan environnemental, n’aide pas. Cette stratégie de brouillage de message s’ajoute aux multiples labels de distributeurs. Dommage car le bio est le seul à avoir un cahier des charges qui couvre tous les aspects (même si le bilan carbone est au mieux médiocre, c’est vrai). Et vérifiable. Contrairement à pas mal de labels.

  2. j-marie bouquery dit :

    Bons hachis d’informations et gratin d’opinions. Le Bio a déjà connu des moments critiques, souvenez vous du lait ! L’intéressant pour l’Histoire est d’avoir parcouru en raccourci tout le chemin de l’agro-alimentarisation industrielle, logistique et mercatique.
    Le passionnant pour l’Homnivore (révérence à Cl. Fischler) est d’observer combien et comment le Bio a ajouté d’associations variées selon les denrées et les aliments, entre différenciations, adjectivations et perceptions de la qualité (composition et mode de production, marques, allégations et labels, conditions, culture et pratiques d’acquisition et consommation -CQFD- salut à B. Sylvander). Noter que le Bio a bien bénéficié du processus de déqualification (rudologique, respects à J. Gouhier) avec des accents néo-religieux.
    Pour l’avenir du Bio, cerné d’organique, diététique, local, équitable, décarboné, … On peut aussi s’interroger sur la dilution de l’AOC dans les IGP, du fermier-artisanal traditionnel dans le Label-Rouge ou du principe d’une bonne alimentation dans le nutriscoring des linéaires.

    • BrunoParmentier dit :

      Je suis d’accord avec vous Jean-Marie, il ne faut pas sous-estimer la complexité du monde, qui est loin d’être univoque et monocolore!

  3. j-marie bouquery dit :

    Oui à vous deux: pas de raison d’Etat ni de panacée au bout de One Health. Complexité !
    Alimagraire hic et nunc à l’image de l’humanité, quasi insaisissable.

  4. Jean-Louis Rastoin dit :

    Article intéressant et convaincant sur l’analyse de la consommation (tous les produits ont une courbe de vie en cloche plus ou moins aplatie) et les contraintes techniques et administratives de production qui limitent la croissance du nombre des producteurs.
    2 remarques :
    – Les bénéfices santé du bio sont aujourd’hui bien documentés en ce qui concerne l’atténuation de l’exposition aux effets pathogénies des pesticides, argument de poids pour les consommateurs et les pouvoirs publics.
    – La performance économique des exploitations agricoles bio intégrant la transformation et la commercialisation est significativement supérieure à celles des exploitations bio vendant leur matière première et des exploitations en agriculture conventionnelle (étude CER France).
    Vos analyses et ces considérations suggèrent que la transition écologique dont on parle beaucoup depuis le début de la pandémie covid-19 pourrait constituer demain une alternative au bio et à l’agriculture conventionnelle.

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