Arroser l’hiver pour avoir de l’eau dans les rivières l’été

L’hiver est enfin arrivé en France, avec son lot de pluies et de neiges. On espère que les nappes phréatiques, durement éprouvées en 2022 avec un fort déficit de pluies et un fort excès de chaleur, vont enfin pouvoir se reconstituer. C’est malheureusement loin d’être le cas… On doit inventer de nouvelles voies pour « faire avec », ou, mieux, pour donner un coup de main à la nature. Une idée nouvelle et carrément inattendue, apparaît : irriguer massivement nos champs en hiver, sous la pluie, pour recharger le débit des rivières en été ! On profite ainsi de l’écoulement lent de l’eau dans le sol pour la stocker gratuitement et intelligemment…

Texte publié le 24 janvier 2023 et sur Futura le 30 janvier 23

Mention sur France Inter (émission Les Aventuriers) du 4 fév 2023

Voir aussi l’interview de Sébastien Vincini, président du Conseil départemental de la Haute Garonne

Une idée neuve pour avoir assez d’eau dans la Garonne l’été

La baisse du niveau d’eau dans les rivières l’été affecte gravement l’agriculture car elle interdit l’irrigation, menace l’approvisionnement en eau potable de la population, conduit à l’arrêt de centrales nucléaires faute d’eau pour les refroidir, alors que justement les centrales hydro-électriques du bas des barrages sont également hors service, et provoque la mort de la faune, en particulier les poissons et les batraciens, avec plein de conséquences en chaine. Plus des pollutions délétères faute de dilution des rejets indésirables. La Garonne est particulièrement affectée, ainsi que l’Adour, car les derniers glaciers des Pyrénées sont en train de disparaître et que les étés sont de plus en plus secs dans le sud-ouest.

Plus à l’est, le Rhône et le Pô suivront inéluctablement, avec la disparition prévisible des glaciers des Alpes…

Il y a bien les barrages de montagne ; quand ils sont plein, ils servent de plus en plus à assurer un niveau d’eau minimum en période d’étiage ; encore faut-il qu’ils puissent se remplir pendant l’hiver, à la suite d’un enneigement suffisant sur les sommets, ce qui n’a pas été le cas en 2022, où on a vu des niveaux historiquement très bas dans les lacs d’Artouste, des Bouillouses, de Cap de long, de Fabrèges, de Soulcem, de Vinça, etc. Or, en plein été, 40 % du début de la Garonne à Toulouse provient du lâcher de ces barrages ; idem pour l’Adour.

Les lacs de Fabrèges (Pyrénées) et Serre-Ponçon (Alpes) n’étaient pas au mieux de leur forme au cours de l’été 2022. Source : Wikipedia

C’est pareil dans les Alpes : à l’été 2022, le lac de Serre-Ponçon avait 16 m de moins que la normale, ce qui, au delà de l’impact touristique, a compromis l’approvisionnement du réseau d’irrigation de la Durance qui permet de desservir des serres horticoles et des vergers dans le sud-est.

D’où cette idée neuve et carrément originale, qui commence à être expérimentée en Haute-Garonne et également en Lot-et-Garonne (j’y suis particulièrement sensible, car cela se déroule sur la commune de Lavelanet-de-Comminges, où j’ai vécu ma jeunesse !). On utilise un réseau d’irrigation existant, créé en 1877, qui permet d’irriguer 10 000 hectares et approvisionne 200 000 habitants en eau potable, le canal de St Martory. Il court presque à plat le long des collines et l’eau descend par gravité sur les terres qui se situent entre les dites collines et le lit de la Garonne, lequel baisse de plusieurs mètres : St Martory est à 269 m d’altitude et Toulouse à 146 m.

Ce canal court sur 71 km, de sa prise d’eau dans la Garonne à Saint-Martory jusqu’à Toulouse. Son débit maximum est de 10 m3/s. Il alimente depuis 1977 150 km de canaux, 90 km de fossés et 220 km de rivières réalimentées. Il et permet d’irriguer 10 000 hectares et fournit de l’eau potable à 200 000 personnes.
L’expérimentation menée par le BRGM avec le Réseau 31 et le département de la Haute-Garonne, concerne 100 Km2 situés entre le canal de St-Martory et la Garonne et entre Cazères et Lavelanet de Comminges.

On va arroser abondamment les terres entre novembre et avril, à une époque où on ne le fait pas pour l’agriculture et où la Garonne est gorgée par les eaux de pluie. Ces eaux vont s’infiltrer et descendre lentement par gravité vers le lit de la Garonne, et l’approvisionner quand son niveau sera au plus bas, l’été suivant. L’expérimentation va mesurer le temps nécessaire à cette eau pour s’écouler jusqu’à la Garonne (dont on pense qu’il est de 3 à 6 mois) pour savoir à quel moment exact il conviendra, à l’avenir, d’arroser pendant l’hiver pour retrouver l’eau pendant l’été.

L’eau de pluie de l’hiver, une fois réinjectée dans le sol, va cheminer lentement dans les terres pour réapprovisionner la Garonne l’été !

Cette expérimentation n’a rien d’un gadget, elle illustre précisément ce qu’il convient d’inventer en France pour s’améliorer grandement sur la gestion de l’eau.

Il pleut suffisamment en France, nous n’avons pas de problème de quantité mais de gestion de leau.

La France n’est pas en voie de désertification !!! Et elle n’est pas près de l’être. Elle accueille, sur près de 1 000 km, de Dunkerque à Hendaye, les nuages gonflés d’humidité qui sont poussés depuis l’Atlantique par les vents d’ouest dominants et traversent plus ou moins tranquillement l’hexagone, comme chacun peut le constater en regardant la météo : les nuages et les pluies qui entrent via Brest finissent régulièrement à Strasbourg.

La France reçoit en moyenne 480 milliards de m3 de pluies par an, dont 321 s’évaporent dans l’atmosphère. Si l’on y ajoute les 11 milliards de m3 provenant des fleuves transfrontaliers, elle peut disposer d’environ 170 milliards de m3 d’eau douce par an (soit environ 2 800  par habitant). Une situation que l’on peut qualifier de « moyenne haute » au niveau mondial. Songeons que l’Amérique Latine dispose de plus de 35 000 m3 d’eau douce renouvelable par habitant et par an alors que l’Algérie n’en a que 500 et l’Arabie Saoudite ou la Libye 150.

On ne prélève qu’un quart de l’eau française, de l’ordre de 40 milliards de m3, mais en fait la majorité des prélèvements ne sont que temporaires ; par exemple l’eau qui sert au refroidissement des centrales nucléaires est seulement empruntée pour quelques minutes, le temps de la réchauffer de quelques degrés, et rejetée dans la rivière juste après.

En fait les « vraies » consommations nettes (volumes d’eau non restitués immédiatement dans le milieu aquatique ou évaporés) sont de l’ordre de 6 milliards. Contrairement à ce que pensent beaucoup de gens, on prélève donc très peu d’eau en France, à peine 3,5 % de l’eau disponible, à la fois pour l’agriculture, l’industrie et les usages domestiques.

Voir par exemple cet excellent article qui détaille de façon très claire le cycle de l’eau.

Il pleut en France entre 700 et 1500 mm d’eau par an suivant les régions; même si ça baisse, on est loin de l’Algérie (89 mm), du Mali (282 mm) ou du Soudan (250 mm). © Gifex

Le problème français n’est donc pas un manque d’eau mais celui d’une meilleure gestion de l’eau disponible. Bien évidemment, si on s’emploie à rejeter dans la mer l’eau qui tombe du ciel en hiver le plus rapidement possible, il en manque ensuite pendant l’été quand elle ne tombe plus. Et rappelons que les mers n’ont pas soif : elles totalisent 96 % de l’eau de la planète et ce n’est pas une modification du débit d’une rivière qui leur posera le moindre problème !

Bien entendu, la situation diffère suivant les régions, il pleut davantage en Bretagne que dans le Var : les régions qui connaissent le plus de difficultés sont la zone méditerranéenne et le Sud-Ouest, mais aussi la région parisienne où la demande excède maintenant les capacités naturelles de la Seine. Sans oublier le Poitou-Charentes, ou la Bretagne dont le socle granitique limite la capacité de stockage souterrain et rend les eaux de surface vulnérables aux effluents de l’agriculture et de l’élevage.

Mais on peut quand même estimer qu’en théorie chaque champ français reçoit suffisamment d’eau de pluie dans l’année pour faire pousser du blé, du maïs ou des pommes de terre.

Et en plus, on a du stock : le stock des eaux souterraines est estimé à environ 2 000 milliards de m3, auquel il faut ajouter 110 milliards en surface (lacs, étangs, barrages). Cela équivaut à douze ans de disponibilité moyenne, chiffre qui est malheureusement en baisse depuis quelques années, mais qui reste quand même relativement confortable : on n’est donc pas à la veille de migrations forcées pour cause de sécheresses drastiques comme on en voit dans d’autres régions du monde comme le Sahel.

Raison de plus pour gérer notre eau plus intelligemment que par le passé, pour éviter les conflits d’usage qui se multiplient depuis quelques années.

Car n’oublions pas : nous avons besoin de beaucoup d’eau pour manger, et pas seulement pour boire ! Car les plantes nous ont été « livrées » en quelque sorte avec une malfaçon originelle, sans moteur ! Pour que la sève puisse monter des racines à travers les tiges jusqu’au sommet de la plante (par exemple la cime des arbres ou les épis des céréales), elle doit énormément transpirer car son seul « moteur », c’est la capillarité. Les plus âgés de nos lecteurs ont tous fait l’expérience de tremper un buvard dans une assiette d’eau et de voir que, malgré la pesanteur, l’eau monte miraculeusement… Mais à condition que le dit buvard soit sec ; s’il est déjà mouillé, rien ne se passe car la capillarité ne fonctionne plus.

La plante passe donc son temps à transpirer, et il faut donc énormément d’eau pour pouvoir produire de la nourriture. Carrément de l’ordre de 200 litres pour un kilo de tomates, 340 pour un kilo de fraises, 800 pour un kilo de bananes, 1 500 pour un kilo d’avocats, et 500 à 1 500 litres pour un simple kilo de céréales ! Notons d’ailleurs que, malgré les idées reçues, le maïs consomme au final moins d’eau que le blé. Son problème est que, plante du tropique humide, il est décalé par rapport aux saisons européennes et a besoin de boire en juillet-août, au moment de sa floraison, alors que le blé, bien adapté à nos climats, boit, lui, quand il pleut, en avril-mai ! D’où l’idée de le remplacer progressivement par une plante équivalente mais issue du tropique aride, le sorgho, qui a besoin de nettement moins pendant d’eau l’été. Voir à ce sujet mon article récent sur le mil.

Il y a presque 100 fois plus d’eau dans un kilo de chocolat que dans un kilo de carottes ! Source : Futura 

Le record est atteint quand on ne mange que les graines de la plante (8 tonnes d’eau pour un kilo d’amandes ou de noix, 15 pour un kilo de café, 17 pour un kilo de chocolat !). Et, bien entendu, c’est encore pire pour les aliments composés, en particulier d’origine animale, car quand on mange du lait, de la viande ou des œufs, on utilise indirectement toute l’eau qui a servi à produire les aliments qui ont nourri les animaux (4 tonnes d’eau par kilo de viande de poulet, 6 tonnes pour le porc, 13 tonnes pour le bœuf).

Pourquoi et comment garder l’eau de l’hiver pour s’en servir l’été ?

Cette question de la conservation de l’eau a beaucoup occupé l’humanité depuis des siècles, voire des millénaires. Songeons qu’il y a 60 000 barrages dans le monde ; dont carrément la moitié en Chine ; ça se mérite de manger correctement à 1,4 milliards de chinois, soit 17 % de la population mondiale, sur seulement 7 % des terres cultivables et 7 % de l’eau douce disponible (en plus très mal répartie, le nord a chroniquement soif et le sud est régulièrement inondé).

En fait environ 200 millions d’hectares dans le monde sont irrigués l’été, à partir de l’eau des barrages, des rivières, des lacs et des nappes phréatiques, soit un champ sur sept. Et ce chiffre ne devrait pas beaucoup augmenter, quoi qu’on fasse, il pourrait même diminuer à cause de la surexploitation des réserves et de leur faible renouvellement avec le réchauffement climatique. Le lac Tchad et la mer d’Aral, respectivement 4e et 3e plus grandes étendues d’eau douce dans le monde, sont en train de finir de disparaître ; de nombreuses rivières sont maintenant à sec à l’embouchure une bonne partie de l’année, ou menacent de l’être  : le Fleuve jaune en Chine, le Colorado, l’Arkansas et le Rio grande aux USA, le Paraná et le Paraguay en Amérique latine ; on observe de forts risque de guerres de l’eau entre les pays riverains de grands fleuves comme le Mékong, le Brahmapoutre, le Gange, l’Indus, le Syr-Daria et l’Amou-Daria en Asie, mais aussi le Nil et l’Euphrate, etc.

Certains pays n’ont même pas une seule rivière sur leur territoire : Arabie saoudite, Yémen, Koweït, Oman, Bahreïn, les îles Kiribati, Maldives, Malte, Marshall, Tonga, Tuvalu, etc.

Quand-aux nappes phréatiques dans lesquelles on pompe beaucoup pour l’irrigation, beaucoup sont maintenant menacées ; aux USA celle de l’Ogalalla, avec ses 200 000 puits, est passée de 60 à 30 m d’épaisseur, la nappe de la vallée du Gange en Inde a baissé de 60 m les nappes de Hebei en Chine, de Guanajuato au Mexique, de Chanaran en Iran, d’Islamabad au Pakistan, baissent de 2 à 3 m par an, etc. En Ile de France on ferait bien de se souvenir que la nappe des sables verts Albien a mis 30 000 ans pours se constituer…

Au total on risque fort de manquer gravement d’eau pour irriguer dans de nombreuses parties du monde, et ce ne sont pas les inondations qui vont se multiplier dans d’autres régions qui vont aider à solutionner le problème !

Nombre de mois par an de sécheresse totale dans les différentes régions du monde
 La France est concernée, même si elle reste très privilégiée par rapport à de nombreuses autres régions du monde : le Moyen-Orient, le Sahel, l’Afrique du sud, l’Inde, la Chine, l’Australie, et même l’ouest des États-Unis. Ou en Europe l’Espagne, l’Italie et la Grèce.

Songeons qu’en France, au 16 janvier 2022, quatre départements étaient toujours placés en vigilance sécheresse (l’Ille-et-Vilaine, le Jura, la Lozère et la Savoie) et huit étaient en alerte avec des mesures de restrictions d’eau (l’Oise, les Deux-Sèvres, l’Ain, l’Isère, le Lot, le Tarn-et-Garonne, la Haute-Garonne et les Pyrénées-Orientales). Et les grosses tempêtes ne solutionnent pas le problème car elles provoquent une saturation des sols superficiels, et du coup l’eau ruisselle au lieu de s’infiltrer, l’écoulement se faisant horizontalement au lieu de verticalement.

Pour lutter efficacement contre cette catastrophe, il faut donc résolument mettre en œuvre toute une batterie de pratiques, parmi lesquelles :

  • Débusquer et éliminer systématiquement les fuites sur les réseaux hydrauliques. On estime que le réseau d’eau français est encore victime d’un taux de fuite de 20 %. On peut, on doit, faire beaucoup mieux, et ça paye : la Fédération des entreprises de l’eau estime qu’en 13 ans, de 2006 à 2019, l’amélioration des taux de rendement a permis de prélever 1,1 milliard de mètres cube par an en moins dans la nature, alors que pendant la même période, la population a augmenté de 4,5 millions d’habitants.
  • Arrêter de bétonner et d’artificialiser les sols, ce qui empêche les infiltrations et favorise les inondations.
Les sols étaient déjà très artificialisés dans les départements côtiers en 2012 ; dans les 10 dernières années, le phénomène n’a cessé de s’accentuer. Le tourisme c’est bien, mais il serait prudent de laisser des sols végétalisés et en particulier pour l’agriculture !  © Angèle1969, wikimedia commons, CC4.0 
On artificialise 80 000 hectares chaque année en France, on « perd » un département agricole tous les 7 ans. Source : Futura
  • Arrêter de labourer et couvrir le sol en permanence (plantes de couverture, haies, arbres). Cela permet d’une part d’atténuer fortement les ruissellements en période de grosses pluies, et d’autre part de laisser s’infiltrer l’eau dans le sol, où elle se stocke gratuitement (si la structure géologique est favorable), et d’autre part d’allonger fortement la taille des racines des plantes annuelles, pour qu’elles aillent se servir elles-mêmes en profondeur. On estime que dans un sol non labouré depuis des années, le blé et le maïs peuvent projeter leurs racines à 2 m de profondeur, contre quelques dizaines de centimètres sur des sols durcis par des labours fréquents.
  • Stocker l’eau sur le sol, quand on ne peut pas le faire dans le sol, via des mares et autres bassines… ou des barrages En effet certains sols sont trop poreux et ne stockent pas l’eau, par exemple en France en Bretagne et en Charentes.
  • Entrer résolument dans une ère de la sobriété de l’eau…
  • Et inventer mille nouvelles méthodes, comme celle qui est présentée en début de ce texte.

A propos BrunoParmentier

Bruno Parmentier : Consultant et conférencier sur les questions d’agriculture, alimentation, faim dans le monde et développement durable. Président ou administrateur d’ONG et de fondations. J'ai dirigé de 2002 à 2011 le Groupe ESA (École supérieure d'agricultures d'Angers). Ingénieur des mines et économiste, j'avais auparavant consacré l'essentiel de mon activité à la presse et à l'édition. J'ai eu ainsi l'occasion de découvrir à l'âge mûr et depuis un poste d'observation privilégié les enjeux de l'agriculture et de l'alimentation, en France et dans le monde. Il en est sorti quatre livres de synthèse, un sur l'agriculture, l'alimentation, la faim et le réchauffement climatique. Des livres un peu décalés, qui veulent « sortir le nez du guidon » pour aller aux enjeux essentiels, et volontairement écrits avec des mots simples, non techniques, pour être lisibles par des « honnêtes citoyens ». Ce blog prolonge ces travaux et cette volonté d'échange. Il est également illustré par une chaine YouTube http://nourrir-manger.com/video
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2 réponses à Arroser l’hiver pour avoir de l’eau dans les rivières l’été

  1. François Bellec, (frère de Gilles dit :

    Irrigation douce en Val d’Aoste ‘souvenir de vacances, vers 1996.

    Je me promène en moyenne montagne dans un cirque magnifique.
    Les moutons sont nombreux autour de nous;
    Un vieil homme entretient les ruisseaux qui serpentent.
    Il m’explique: mon travail est nettoyer et ralentir les petits canaux d’irrigation.
    Il faut qu’ils coulent très lentement. Quand il y a un val un peu trop marque, il utilise des troncs creux et légers de 2 à 3 mètres, pour faire passer l’eau d’un versant a l’autre.
    Je fais ce travail, seul pendant 7 mois. Je suis payé par les propriétaires de moutons.
    Tl faut revenir tous les 4 ans . Vous voyez le grand versant un peu jaune là-bas, je le ferai l’an prochain. Il faut 4 ans pour faire toute la vallée.
    A lui seul, il rendait prospère une vallée entiére. FB

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