Soutenir l’agriculture familiale

Texte paru dans La Croix du 30 avril 2015 – Propos recueillis par Denis Sergent

« Aujourd’hui, le problème de la faim est essentiellement politique. C’est un « effet collatéral » de la mondialisation, avec ses deux corollaires que sont le dogme du libre marché et l’absence de contrôle public des multinationales.

Lutter contre la faim suppose une plus grande intervention des pouvoirs publics contrairement à ce que promeuvent les institutions financières internationales. L’objectif est notamment de maintenir les circuits courts entre les zones de production et les zones de consommation.

Aider au stockage pour réduire les pertes

La petite agriculture familiale s’avère, à niveau de développement égal, être plus productive qu’une grande exploitation. La mise en place de réseaux de distribution de produits basiques à bas coût pour les plus démunis, l’aide au stockage (un tiers de la récolte mondiale d’aliments est perdu chaque année) et à la vente directe, ainsi que la constitution de réserves de céréales de sécurité près des villes, constituent les éléments clés d’une stratégie alimentaire.

Agriculture familiale

En ce qui concerne l’accès à la nourriture, la politique de « Faim zéro » initiée par le président Lula au Brésil en 2003 peut être un modèle. En accordant aux mères de famille une subvention mensuelle réservée à l’achat d’aliments, le gouvernement a diminué la malnutrition et la mortalité infantile de 61 % et 45 %. Un succès qui inspire le Mexique et l’Inde. En 2012, l’ONU a officiellement lancé « Faim zéro » mais l’objectif n’est atteignable que si les citoyens restent vigilants auprès de leurs dirigeants. »

A propos BrunoParmentier

Bruno Parmentier : Consultant et conférencier sur les questions d’agriculture, alimentation et faim dans le monde. Administrateur d’ONG et de fondations. J'ai 67 ans et j'ai dirigé de 2002 à 2011 le Groupe ESA (École supérieure d'agriculture d'Angers), numériquement, le plus grand Groupe français d'enseignement supérieur en agriculture, alimentation et développement rural. Ingénieur des mines et économiste, j'avais auparavant consacré l'essentiel de mon activité à la presse et à l'édition. J'ai eu ainsi l'occasion de découvrir à l'âge mûr et depuis un poste d'observation privilégié les enjeux de l'agriculture et de l'alimentation, en France et dans le monde (nous avions 40 nationalités chez les étudiants et 14 chez les profs). Il en est sorti trois livres de synthèse, un sur l'agriculture, sur l'alimentation et sur la faim. Trois livres un peu décalés, qui veulent « sortir le nez du guidon » pour aller aux enjeux essentiels, et volontairement écrits avec des mots simples, non techniques, pour être lisibles par des « honnêtes citoyens ». Ce blog prolonge ces travaux et cette volonté d'échange.
Ce contenu a été publié dans Actu FAIM, Actu NOURRIR, avec comme mot(s)-clé(s) , , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.