A quel âge allons-nous mourir, et dans quel état de santé ? Une question qui nous préoccupe tous !
LINSEE se penche régulièrement sur cette question, avec ses statistiques sur lespérance de vie (âge moyen du décès dune génération fictive soumise aux conditions de mortalité observée dans lannée) www.insee.fr . Lorganisation mondiale de la santé fait de même : www.who.int/fr/
On apprend ainsi quactuellement on peut raisonnablement vivre 81 ans en France (78 pour les hommes, 85 pour les femmes), soit 30 ans de plus que les habitants des pays les plus défavorisés, les 11 pays africains dont le Congo et le Tchad, et lAfghanistan, où lespérance de vie reste inférieure à 50 ans
Cela représente en fait 15 ans de vie de plus que nos grands-parents : en 1950, lespérance de vie nétait que de 70 ans pour les femmes et 63 pour les hommes
On gagne, quoi quil arrive, au moins 3 mois de vie supplémentaire chaque année !
Merci donc aux médecins, aux entreprises de fourniture deau potable et dassainissement, aux instituteurs qui nous ont appris les règles de base de lhygiène
Merci aussi aux agriculteurs ! On en parle que de la « malbouffe », mais elle nous tient longtemps en vie ! En fait on na jamais mangé aussi bien dans lhistoire de France, malgré les nostalgies qui nous tiennent et nous font dire (depuis des siècles !) que cétait mieux avant ! La génération daprès-guerre a respiré un maximum de polluants lors de sa jeunesse, lorsque les cheminées crachaient et les fumeurs tenaient le haut du pavé. Maintenant lair est plus sain, à la fois dans les zones industrielles et les arrière-salles des cafés, mais on mange davantage de pesticides et dadditifs alimentaires pas toujours très digestes
les cancers prolifèrent, mais retenons quand même quon vit, malgré tout, de plus en plus vieux : 4 ans de plus pour les hommes depuis 1995, et 2,5 ans pour les femmes. Lavenir nous apprendra si les produits chimiques nocifs, le sont finalement plus dans les poumons ou dans lestomac.
On comprend les problèmes de retraite, alors que lâge de 60 ans avait précisément été choisi à une époque où il correspondait à peu près lespérance de vie des ouvriers ; la retraite pour tous a été inventée pour ne pas être payée, ou très peu, et maintenant quil faut la payer longtemps, on peine à le faire !
Mais un nouveau concept arrive maintenant, celui de lespérance de vie en bonne santé, « sans limitation dactivité ou sans incapacité majeure ». Il est actuellement seulement de 62,5 ans pour les hommes et 63,2 pour les femmes. Le restant de notre vie, soit quand même 15 ans pour les hommes et 21 ans pour les femmes, nous devons donc nous attendre à affronter une santé déclinante. Dommage pour tous ceux qui espéraient mourir en excellente santé !
Or, cette espérance de vie en bonne santé commence à stagner pour les hommes et à baisser légèrement pour les femmes. Il me semble encore trop tôt pour en tirer des conclusions trop hâtives, du genre « je vous lavais bien dit que tous ces pesticides allaient nous tuer » ou « à force de serrer les budgets de la santé, elle se dégrade » ou encore « les français nont plus le moral, ça les rend malades ».
Parce quon pourrait aussi bien dire « voilà le résultat dune vie sans exercices physiques avec des heures passées dans sa voiture ou devant la télé », ou bien dautres choses. Mais on ne peut pas non plus exclure que lalimentation ait sa part de responsabilité : trop de sucre, de sel, de graisses, de viande, dalcool
et de pesticides finit par se voir après la soixantaine. Tout se paye !
Il faudrait comprendre finement ce qui nous différencie des suédois, recordmen européens de cette espérance de vie en bonne santé, puisquils arrivent à en avoir 8 ans de plus pour les hommes et 6 ans de plus pour les femmes