Les producteurs de banane de Martinique et Guadeloupe, rencontrés récemment lors dun colloque parisien, ont tenté une démonstration en vraie grandeur de lagriculture écologiquement intensive (eux, ils lappellent « de préservation »). En résumé, depuis 10 ans, 70 % de pesticides de moins (dont la suppression quasi-totale des insecticides), et, dans le même temps, 30 % de bananes de plus ; qui dit mieux ? Pas les bananes dAmérique centrale, qui se voient infliger actuellement jusquà 10 fois plus de pesticides ! Rappelons que c’est en particulier le tristement célèbre insecticide chlordécone qui avait fait des ravages de santé publique dans ces îles, provoquant une prise de conscience et ces changements salutaires…
Leurs méthodes : celles de bon sens, ce fameux bons sens quon avait perdu auparavant, et quoi avait conduit à quelques désastres sanitaires : la jachère sur 10 à 15 % des terres, les rotations de culture (ananas, banane, canne à sucre), la fertilisation fractionnée par petites doses quotidiennes mélangées à leau dirrigation, lutilisation de compost, les canaux anti érosion autour des plantations, la couverture permanente du sol, lengainage sous plastique (recyclé) des régimes de banane, le piégage biologique des charançons avec des cages parfumées avec des phéromones, la production des nouveaux plants en laboratoires aseptisés, etc.
Cest rassurant quon puisse ainsi démontrer quon peut vraiment produite plus et mieux avec moins, le grand défi de lagriculture du XXIe siècle ! Et ce en vraie grandeur, sur 8 000 hectares et pour 280 000 tonnes de fruits.