Lors d’un récent séjour à Albi pour une conférence, j’ai pu visiter l’école des mines d’Albi, et son magnifique centre de recherche RAPSODEE sur les solides divisés, l’énergie et l’environnement. Un centre relativement récent qui s’est donc positionné au cœur d’un problème fondamental du XXIe siècle : les ressources non renouvelables s’épuisent et il faut donc changer notre regard sur les déchets ; il n’y a plus de déchets à vrai dire il n’y a plus que les matières premières !
Ange Nzihou, directeur, montre comment ils travaillent de façon très innovante sur la valorisation des boues des stations d’épuration et des déchets agricoles ainsi que sur la mise au point de nouvelles solutions de chauffage à énergie solaire.
Ils mettent au point des combustibles et de matériaux à propriétés contrôlées, via des procédés à haute efficacité énergétique et environnementale, et ce à partir de biomasse issue de cultures dédiées ou de biomasse résiduaire plus ou moins contaminée par des polluants métalliques et/ou organiques. Un exemple spectaculaire : ils arrivent à récupérer les poteaux téléphoniques en bois et les traverses en bois de la SNCF, qui étaient jusque-là inutilisables tellement ils sont bourrés de produits chimiques ; après broyage et distillation, ils séparent le bois, réutilisable alors en granulés pour les chaufferies, de tous ces produits chimiques dont la revente un par un paye l’ensemble du processus.
Autre secteur d’activité : avec la société RAGT énergie, ils sont devenus des experts en biocombustibles (des centaines de matières premières, issues de toutes sortes de bois et de biomasse agricole). Ceci leur permet de produire des agro pellets standardisés pour les fabricants, installateurs et utilisateurs de chaudières bois, incluant à chaque fois des additifs spécialisés pour être sûr d’avoir la sortie des vraies cendres en poudres facilement évacuables et non pas du mâchefer.
On peut faire des combustibles avec les déchets de coton, de maïs, de riz, de cacahuète, et de toutes sortes de bois ou de sciures, encore faut-il maîtriser le processus jusqu’en sortie de chaudière !
Un autre axe de recherche : la conception et le développement de nouveaux procédés durables (plus intenses, plus économes, plus respectueux, plus sûrs) pour la fabrication de poudres très spécifiques à haute valeur ajoutée pour la pharmacie (par exemple enrobage de médicaments qui permette leur libération programmée dans l’estomac) et pour l’agro-alimentaire.
C’est rassurant de côtoyer ainsi des inventeurs enthousiasme du XXIe siècle !